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OUBLI FATAL

OUBLI FATAL

 

 

J’ai égaré mon rêve !

Son poème avec lui…

Je m’étais éveillé au mi-temps de ma nuit,

Il me parlait de Toi en évidences brèves.

 

J’ai égaré mon rêve !

En ce réveil soudain il s’était dissipé,

Je ne retrouvais plus sa prégnante clarté,

Son écume de grève,

 

Mais j’avais dans le cœur

Quelques vers lumineux,

Brûlantes comme feux

Deux strophes de Bonheur,

 

De celles qui invitent

À leurs consentements

Cette foule d’amants

Accourant à leur suite

 

En élégantes mises aux verbes exacerbés,

Transcendants écuyers d’une muse courtoise

Aimant à apparier leurs mots en entrecroises

De sens singuliers pour me mieux inspirer,

 

Alors qu’ils vibrent ainsi en son doux gynécée ;

Quelques-uns seulement, qui n’étaient pas banals,

En leurs agencements me furentt un régal

Nourrissant mon émoi pour Ton âme choyée.

 

J’ai voulu les écrire, vite, sur un papier.

Mais rien ! Ni bloc ni crayon

À portée de ma main pour leur fraîche moisson.

Prudent et délicat, je me suis donc levé.

 

Ils étaient toujours là, en rimes capiteuses,

Pourtant, et nulle part, pas plus de matériel

Qui aurait conservé de leur voix, l’essentiel ;

Je redoutais de plus sa quête aventureuse,

 

Craignant une présence intruse.

Il me semblait aussi, tel un inconcevable,

Que de tant de lumière ce cher marchand de sable

Ne saurait me priver en son aurore diffuse.

 

Alors en ma mémoire je les ai invités,

En attente de l’heure, celle de mon réveil,

À dormir avec moi en étreintes soleils,

Ils étaient si puissants, tellement colorés…

 

Pourtant, tôt le matin, il faisait noir encore,

Lors soudain j’émergeais, reposé et dispos,

Quand je les appelais, je n’entendais l’écho

D’aucun de ces amis aux flancs de mes décors.

 

Titre de poésie, sens perdus, tristesse…

Je rageais, malheureux de cette désertion,

Ils m’abandonnaient aux fruits de ma passion,

Sans m’offrir leur retour, amplifiant ma détresse.

 

Je sais les retrouver, un jour, sur mon chemin,

Ils ne sont pas partis tels des imposteurs,

Mais ils ont, eux, souffert de mon manque d’ardeur,

Et cachent ainsi leur peine, comme moi mon chagrin.

 

Mais, recouvrant leur sourire, en fervents lendemains,

Ils se bousculeront de nouveau à ma porte,

Pour que leur souffle, ardent et plus encore, m’emporte…

Vers Ton horizon flou et j’écrirais enfin,

 

Calligraphe mutin,

Emprunt de leurs voix d’or,

Pour Ta beauté leurs chauds essors…

Sur un beau parchemin,

 

 



04/08/2021
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