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MON DÉSIR CANNIBALE

Mes doigts ne savent plus sur ta peau, que flâner,

Quand ils voudraient pétrir ta chair, celle de l’intérieur,

Chaude, douce moiteur, brasier rouge baiser,

Où mes mains cannibales dévoreraient ton cœur.

Je voudrais Te gober, comme l’on gobe l’œuf,

T’aspirer goulûment en ma bouche affamée,

Boire jusqu’à la lie ton désir imprégné

En Ton être de feu, pour moi tel un appel neuf.

Je voudrais t’enlacer, de mes bras qui quémandent,

Et, tout contre Ton corps, frémir de mon envie,

Moelleuse courtisane aux vagues épanouies,

En noces de plaisir, m’offrir sur sa lande.

Je voudrais boire tes yeux de mon regard perdu,

Celui où je t’ai vue, pour le ressusciter

En ses langues incendiaires qui surent te brûler,

Et pénétrer ton âme de mon âme absolue.

Je voudrais fondre en tes décors,

M’oublier sans souffrir, me rassasier de Toi,

Puis, dilué encore, rencontrer Ton émoi,

Et jouir avec Toi de ta petite mort.

Je voudrais… Mais, je voudrais tout !

Sans jamais te contraindre

Si tendrement T’étreindre,

Et vivre de Ton pas en mon désir si doux.

Alors, ce sont mes mots qui coulent dans Ta vie,

Ils sont cet élixir aux précieuses fragrances,

Mon sang, qui Te pétrit de mon être qui danse,

Aux franges d’un amour qui ne m’a pas plus dit « oui ».

Je voudrais… Mais, tu m’as tant donné !

Ce que je n’ai pas eu, je n’ai su le construire,

Lorsque mes yeux T’ont vu je n’ai pas su m’offrir,

Avec assez d’enlaces à tes plus doux baisers.

J’étais petit garçon privé d’une envergure,

Timide, réservé, quand tu étais fusion.

Convalescent encore d’une désillusion,

Je t’ai laissée partir vers une autre aventure.